La musculation arrête-t-elle vraiment la croissance ?

Depuis des décennies, un mythe persiste autour de la musculation : elle empêcherait la croissance des adolescents.
Beaucoup de parents s’inquiètent à l’idée que soulever des poids puisse nuire au développement osseux de leur enfant.
Mais que disent réellement les études scientifiques sur le sujet ? Est-ce une crainte fondée ou une idée reçue ?

1. Origine du mythe : pourquoi pense-t-on que la musculation bloque la croissance ?

a. Une peur liée aux cartilages de croissance

La croissance des os se fait grâce aux plaques de croissance, situées aux extrémités des os longs.
Ces cartilages sont fragiles pendant l’adolescence et se solidifient à l’âge adulte.
L’idée que soulever des charges pourrait compresser ces plaques et stopper la croissance s’est donc répandue.

Cependant, ce risque ne concerne que les traumatismes sévères (chutes importantes, fractures),
et non un entraînement progressif et contrôlé en musculation.

b. Une confusion avec d’autres sports

On pense souvent que la musculation « tasse » la colonne vertébrale et empêche les os de s’allonger.
Or, d’autres sports comme la gymnastique, le football ou le rugby imposent des impacts bien plus forts
sur le squelette que la musculation, et personne ne prétend qu’ils bloquent la croissance.

2. Ce que disent les études scientifiques

a. La musculation n’a aucun effet négatif sur la croissance

Aucune étude sérieuse n’a démontré que la musculation réduit la taille finale d’un individu.
Au contraire, des recherches ont montré que l’entraînement en résistance a des effets bénéfiques sur la santé osseuse.

Une étude publiée dans le Journal of Strength and Conditioning Research indique que les jeunes pratiquant la musculation développent une densité osseuse plus élevée que ceux qui ne font aucun sport.

b. La croissance osseuse et l’effet des charges

La croissance des os est stimulée par les contraintes mécaniques (comme le sport).
Un entraînement bien structuré renforce donc le squelette au lieu de le fragiliser.

Les seuls risques liés à la musculation concernent les charges excessives et une mauvaise technique,
mais ces dangers existent dans tous les sports.

3. Quels sont les bienfaits de la musculation chez les jeunes ?

a. Un impact positif sur la densité osseuse

L’entraînement en résistance stimule la production d’ostéoblastes, les cellules responsables de la croissance osseuse.
Cela permet de prévenir l’ostéoporose à long terme.

b. Une amélioration des performances sportives

De nombreux jeunes sportifs intègrent la musculation pour améliorer leur force et leur explosivité.
Elle est particulièrement bénéfique dans des sports comme le football, le basket ou l’athlétisme.

c. Un renforcement des articulations et une meilleure posture

Un bon entraînement aide à protéger les articulations et à améliorer la posture,
réduisant ainsi le risque de blessures.

d. Un effet bénéfique sur le mental

La musculation aide à développer la confiance en soi et à réduire le stress,
deux éléments clés chez les adolescents.

4. Comment pratiquer la musculation sans risque pendant la croissance ?

a. Choisir un entraînement adapté

  • Privilégier des charges légères à modérées avec un nombre de répétitions élevé (12-15).
  • Mettre l’accent sur la technique plutôt que sur la charge.

b. Éviter les erreurs courantes

  • Ne pas soulever de charges excessives.
  • Éviter certains exercices à risque (ex : squat lourd avant 16 ans).
  • Ne pas négliger l’échauffement et les étirements.

c. Être encadré par un professionnel

Un entraîneur peut corriger les erreurs de posture et adapter le programme
pour un entraînement progressif et sans danger.

5. Conclusion : faut-il arrêter la musculation à l’adolescence ?

Non, la musculation ne bloque pas la croissance, c’est un mythe !
Lorsqu’elle est bien pratiquée, elle offre de nombreux bienfaits pour la santé osseuse, la posture et la confiance en soi.

Comme pour tout sport, il faut respecter certaines précautions, mais il n’y a aucun danger à condition de bien s’entraîner.

En réalité, il serait plus risqué pour un adolescent de ne pas faire de sport du tout, plutôt que d’intégrer la musculation à son activité physique.