Activité physique et cancer : la force et l’endurance augmentent les chances de survie

Dans un contexte où près de 10 millions de personnes décèdent chaque année du cancer, la condition physique apparaît comme un facteur de survie majeur. Une étude récente, publiée dans le British Journal of Sports Medicine, révèle que la force musculaire et la forme cardio-respiratoire peuvent considérablement réduire la mortalité chez les patients atteints de cancer.

Deux piliers de la condition physique : force et endurance

La force musculaire se mesure par des tests comme la force de préhension ou l’extension de genou. Elle reflète la masse musculaire et la capacité du corps à résister à la dégradation liée à la maladie ou aux traitements.

Le cardiorespiratory fitness (CRF), ou forme cardio-respiratoire, est souvent évalué à travers la VO2 max ou un test de marche. Il mesure l’efficacité du cœur, des poumons et des muscles à transporter et utiliser l’oxygène.

Ce que montre la recherche

L’étude de Bettariga et al. (2025) est une méta-analyse regroupant 42 études et 46 694 patients atteints de différents types de cancers. Voici les chiffres clés :

  • Jusqu’à 46 % de réduction de la mortalité chez les patients ayant une condition physique élevée
  • Chaque augmentation de la force musculaire diminue le risque de décès de 11 %
  • Chaque amélioration du CRF réduit la mortalité spécifique au cancer de 18 %

Les bénéfices sont particulièrement marqués chez les patients atteints de cancers du poumon, du système digestif ou de formes avancées.

Quels sont les mécanismes bénéfiques ?

L’activité physique agit à plusieurs niveaux :

  • Préserve la masse musculaire, évitant la sarcopénie liée au cancer
  • Améliore la tolérance aux traitements comme la chimiothérapie ou la radiothérapie
  • Réduit l’inflammation chronique et le stress oxydatif
  • Soutient l’immunité et favorise une meilleure qualité de vie

Ces effets combinés permettent non seulement de prolonger la vie, mais aussi de mieux vivre pendant les traitements.

Recommandations concrètes pour les patients

Face à ces résultats, il devient essentiel d’intégrer la condition physique dans le parcours de soin :

  • Évaluer la force et l’endurance dès le diagnostic
  • Prescrire un programme d’activité physique personnalisé : musculation douce, cardio adapté, accompagnement professionnel
  • Former les soignants à la réhabilitation physique en oncologie

Le principal défi reste l’accessibilité de ces programmes, encore inégale selon les régions et les structures.

Conclusion

La force musculaire et le cardio ne sont pas de simples outils de remise en forme. Ils constituent aujourd’hui de véritables facteurs de survie en oncologie. Il est temps de reconnaître l’activité physique comme un pilier à part entière du traitement du cancer. En bougeant mieux, les patients vivent mieux… et plus longtemps.