Starter packs et IA générative : une tendance aux lourds coûts environnementaux

Sur Instagram, X ou encore Linkedin, les starter packs IA font fureur. Personnalités, influenceurs, marques et anonymes publient des images générées par intelligence artificielle qui condensent leur style, leur culture ou leurs habitudes. Cette tendance semble ludique, créative et inoffensive. Pourtant, elle masque une réalité bien plus lourde : le coût écologique de la création d’images par IA est colossal.

Une image générée, un coût énergétique réel

Créer une seule image via une IA comme DALL·E ou Midjourney consomme en moyenne 1,6 Wh, soit l’équivalent d’une recharge de smartphone. Cela peut paraître peu, mais multiplié par des millions de créations quotidiennes, le bilan devient préoccupant.

Une vidéo générée par IA de seulement 10 secondes peut consommer autant qu’un an d’utilisation d’un téléphone mobile. Derrière la simplicité de ces gestes numériques se cache une infrastructure très énergivore.

Les IA consomment de plus en plus d’électricité

Les modèles d’IA générative reposent sur des data centers gigantesques, qui nécessitent une alimentation électrique constante et puissante. L’Agence internationale de l’énergie prévoit que ces centres consommeront à eux seuls autant d’électricité que le Japon d’ici 2030.

Les émissions de CO₂ associées pourraient atteindre 300 millions de tonnes, soit l’équivalent des émissions annuelles de la France. Une image IA, en apparence virtuelle, a donc une empreinte bien réelle.

Une autre ressource invisible : l’eau

Au-delà de l’électricité, les IA sont aussi très gourmandes en eau. L’entraînement du modèle GPT-3, par exemple, aurait consommé 700 000 litres d’eau. Pourquoi ? L’eau est utilisée pour refroidir les serveurs mais aussi pour alimenter les centrales électriques nécessaires à leur fonctionnement.

En 2022, Google et Microsoft ont vu leur consommation d’eau grimper respectivement de 20 % et 34 %. L’expansion de l’IA pousse les géants du numérique à puiser toujours plus dans cette ressource vitale.

Des tensions locales inquiétantes

Plusieurs data centers sont installés dans des zones déjà fragilisées sur le plan hydrique. C’est le cas à Des Moines (Iowa), où un seul centre absorbe 6 % de la consommation totale d’eau de la ville.

En Espagne, aux Pays-Bas ou dans l’Oregon, la pression s’accentue sur les nappes phréatiques, l’agriculture et la biodiversité. Des collectifs citoyens dénoncent une fuite en avant technologique au détriment des territoires.

Une expansion sans régulation

Microsoft, Amazon ou Meta multiplient les projets de nouveaux centres, souvent avec l’appui des pouvoirs publics. Pourtant, peu de transparence entoure la consommation exacte en eau et en énergie de ces installations.

Des mouvements comme « Le nuage était sous nos pieds » ou « Tu nube seca mi río » en Espagne tirent la sonnette d’alarme. Ils réclament une régulation forte et un débat démocratique sur ces infrastructures.

 

Conclusion : un coût environnemental pour une image virale

Ce qui semble anodin – générer une image pour rire ou se mettre en scène – a en réalité un impact environnemental invisible mais lourd. Les IA génératives participent à une accélération de la consommation d’énergie et d’eau sans précédent.

Face à cette tendance, il devient urgent de réfléchir à nos usages numériques. L’innovation technologique ne peut pas se faire au prix de ressources aussi vitales. Peut-on vraiment se permettre de créer des avatars ou des starter packs IA alors que l’eau vient à manquer dans certaines régions ?