CATL, le géant chinois des batteries qui alimente la révolution électrique mondiale

CATL est peut-être un nom inconnu pour le grand public, mais ses batteries alimentent un tiers des voitures électriques dans le monde. En quelques années, cette entreprise chinoise s’est hissée au sommet du marché des batteries lithium-ion, devenant un acteur stratégique à l’échelle planétaire. Retour sur un géant discret mais puissant.

Des débuts modestes à une ascension fulgurante

CATL, ou Contemporary Amperex Technology Co. Limited, est née en 2011 à Ningde, dans la province chinoise du Fujian. Fondée par Robin Zeng, physicien passionné, l’entreprise est un spin-off d’ATL, spécialisée à l’origine dans les batteries pour téléphones portables.

Avec le soutien du gouvernement chinois et la montée en puissance des véhicules électriques, CATL a rapidement pris de l’ampleur, jusqu’à devenir le leader mondial du secteur.

Un mastodonte industriel

En 2024, CATL détient près de 38 % du marché mondial des batteries pour véhicules électriques. L’entreprise emploie plus de 110 000 personnes et a réalisé un chiffre d’affaires avoisinant les 50 milliards d’euros.

Ses clients sont les plus grands noms de l’automobile : Tesla, BMW, Mercedes, Stellantis, Ford… Un véhicule électrique sur trois dans le monde roule avec une batterie CATL.

Une avance technologique affirmée

CATL investit massivement en recherche et développement. En 2024, près de 5 % du chiffre d’affaires était dédié à l’innovation. L’entreprise développe des batteries lithium-fer-phosphate (LFP), des cellules NMC, des batteries à recharge ultra-rapide et des modules résistants au froid.

CATL s’illustre aussi dans le stockage d’énergie stationnaire (BESS), un marché en forte croissance avec les énergies renouvelables.

Un empire en expansion mondiale

CATL ne se contente pas de dominer en Chine. Elle a installé des usines en Allemagne, en Hongrie, en Espagne et même en Indonésie. Pour contourner les barrières américaines, elle accorde aussi des licences de production à Ford sur le sol américain.

Sa stratégie : être présente partout où l’électrification avance.

Maîtrise des matières premières

CATL sécurise ses approvisionnements grâce à des partenariats avec les géants du lithium, du cobalt et du nickel. Elle investit dans des mines en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie du Sud-Est.

Elle a récemment annoncé un fonds de 1,5 milliard d’euros pour bâtir une filière européenne complète des batteries, de la mine au recyclage.

Une entreprise au cœur des tensions géopolitiques

CATL symbolise la dépendance occidentale envers la Chine dans le domaine stratégique des batteries. Elle a été blacklistée par certaines institutions américaines, tout en recevant des investissements de Wall Street via la Bourse de Hong Kong.

Sa domination technique et industrielle soulève des questions sur la souveraineté énergétique des pays occidentaux.

Conclusion : une puissance discrète mais décisive

CATL ne se contente pas de fabriquer des batteries. Elle redessine la carte industrielle mondiale, influence la géopolitique de l’énergie et accélère la transition vers l’électrique. Derrière son nom encore méconnu, se cache l’un des leviers les plus puissants du 21e siècle.