Enhanced Games : les Jeux Olympiques sous dopage

En mai 2026, Las Vegas accueillera un événement sportif unique en son genre : les Enhanced Games. Contrairement aux Jeux Olympiques, cette compétition autorisera explicitement l’usage de substances dopantes. Le projet, lancé par Aron D’Souza, promet des performances spectaculaires et une rupture radicale avec le sport conventionnel. Mais à quel prix ?

Qu’est-ce que les Enhanced Games ?

Les Enhanced Games se veulent une alternative libre et non hypocrite aux Jeux Olympiques. Porté par Aron D’Souza, avocat et entrepreneur, le projet entend réunir des athlètes désireux de repousser les limites du corps humain sans être freinés par les restrictions antidopage. Le programme inclut des disciplines classiques comme l’athlétisme, la natation et l’haltérophilie, avec une première édition prévue à Las Vegas en mai 2026.

Des primes astronomiques pour des performances dopées

Les organisateurs misent sur l’attrait de gains exceptionnels pour attirer les meilleurs. Chaque victoire vaudra 500 000 dollars, et un record du monde permettra d’empocher un million. Le nageur Kristian Gkolomeev a été le premier à faire parler de lui en battant un record lors d’un test public. D’autres athlètes comme James Magnussen, ancien champion du monde australien, ont déjà exprimé leur intention de participer.

Une compétition sous haute controverse

Les Enhanced Games suscitent une vive opposition. De nombreuses institutions comme l’AMA, World Aquatics ou World Athletics ont condamné le projet. Elles évoquent les dangers pour la santé des athlètes et les risques d’un modèle sportif fondé sur le dopage. Plusieurs fédérations ont déjà annoncé qu’elles interdiront de compétition officielle tout participant aux Enhanced Games.

Arguments des organisateurs et partisans

Pour Aron D’Souza et ses soutiens, il s’agit de redonner aux athlètes le contrôle de leur corps. Selon eux, le dopage est déjà répandu, mais mal encadré. Les Enhanced Games veulent rendre cet usage transparent et médicalement suivi. Ils critiquent le modèle olympique actuel, jugé dépassé, opaque et injuste pour les sportifs.

Un modèle économique et politique bien soutenu

Ce projet bénéficie d’un solide appui financier. Parmi les investisseurs, on retrouve Donald Trump Jr, le milliardaire Peter Thiel ou encore Christian Angermayer. L’objectif affiché est clair : construire une plateforme sportive privée, rentable et médiatiquement puissante. Les organisateurs misent sur le spectacle, les records et une communication percutante pour séduire le grand public.

Un danger pour l’esprit du sport ?

Les critiques mettent en garde contre une dérive majeure. En autorisant le dopage, les Enhanced Games pourraient bouleverser la définition même du sport. L’équité entre les athlètes disparaîtrait au profit de la surenchère pharmaceutique. Ce modèle valorise la performance à tout prix, au détriment de la santé et de l’éthique. Il risque aussi d’influencer les jeunes générations, déjà exposées à des modèles toxiques de réussite.

Conclusion

Les Enhanced Games incarnent une rupture radicale dans l’univers du sport. Derrière la promesse de records et de liberté, cette compétition soulève de sérieuses questions sur la santé des athlètes, la justice sportive et les valeurs à transmettre. Le public décidera peut-être, en fin de compte, si ce nouveau modèle a sa place ou s’il reste un pari hasardeux, à l’image de Las Vegas, la ville qui les accueillera.