L’effet afterburn : mythe ou allié minceur pour brûler plus de calories ?
Quand on parle de perte de poids et de performance sportive, un concept revient souvent dans les discussions : l’effet afterburn. Derrière ce nom anglophone se cache un mécanisme physiologique bien réel, aussi appelé EPOC (Excess Post-exercise Oxygen Consumption), soit la consommation d’oxygène post-exercice. Mais que se passe-t-il vraiment après un entraînement intense ? Est-il vrai que le corps continue à brûler des calories même une fois l’effort terminé ? Et surtout, cet effet peut-il vraiment faire la différence dans une démarche de perte de graisse ?
Comprendre l’effet afterburn : un processus naturel de récupération
L’effet afterburn correspond à la période suivant un exercice physique durant laquelle le corps continue à consommer de l’énergie plus que la normale. Pourquoi ? Parce que l’organisme a besoin de restaurer son équilibre après un effort intense. Il doit reconstituer ses réserves de glycogène, éliminer l’accumulation d’acide lactique, réparer les fibres musculaires sollicitées, rétablir la température corporelle et stabiliser la fréquence cardiaque et respiratoire. Tous ces processus nécessitent de l’énergie, donc des calories. On peut imaginer cela comme un moteur encore chaud après que le véhicule ait été coupé : il continue de consommer même à l’arrêt.
Ce phénomène s’applique essentiellement aux entraînements modérés à intenses. Plus l’effort est soutenu, plus le corps aura besoin de temps pour revenir à l’équilibre, et plus la dépense énergétique post-entraînement sera importante. L’effet afterburn est donc un prolongement naturel de l’effort physique, mais il ne fonctionne pas de la même manière pour tous les types d’activités.
Combien de calories peut-on réellement brûler après l’effort ?
Les études montrent que l’effet afterburn peut représenter entre 6 % et 20 % des calories dépensées pendant l’effort, selon l’intensité, la durée et le type d’exercice. Prenons un exemple concret : après une séance intense qui brûle environ 500 kcal, l’effet afterburn pourrait générer entre 30 et 100 kcal supplémentaires dans les heures qui suivent. Cela représente une marge non négligeable, équivalente à un fruit ou une petite collation. Sur une seule séance, l’impact reste modeste. Mais cumulé sur plusieurs semaines ou mois, l’effet devient significatif, notamment dans un programme de perte de poids ou de recomposition corporelle.
La durée de cet effet varie également. Elle peut durer quelques dizaines de minutes après un effort modéré, jusqu’à 24 voire 48 heures dans le cas d’un entraînement très intense avec forte sollicitation musculaire. Cependant, le pic de combustion a lieu principalement dans les deux heures suivant la séance. Il est donc essentiel de bien calibrer ses efforts pour en tirer le meilleur bénéfice.
L’intensité, facteur clé pour déclencher un afterburn efficace
Tous les exercices ne produisent pas le même effet afterburn. Les activités d’intensité modérée et longue comme la marche rapide ou le vélo à rythme constant ont un afterburn faible, voire inexistant. En revanche, les entraînements à haute intensité tels que le HIIT (High-Intensity Interval Training), le circuit training ou la musculation lourde sont particulièrement efficaces.
Ces exercices sollicitent les grands groupes musculaires (jambes, dos, tronc), génèrent un stress métabolique important et forcent le corps à utiliser ses réserves énergétiques rapidement. Le métabolisme reste ensuite élevé pour réparer et récupérer. Une séance de 25 minutes de HIIT, par exemple, peut entraîner une dépense post-entraînement équivalente, voire supérieure à une heure de cardio modéré. Cela en fait une stratégie redoutable pour ceux qui cherchent des résultats en un minimum de temps, à condition de bien récupérer entre les séances.
Comment intégrer l’afterburn dans un programme d’entraînement ?
Pour bénéficier de l’effet afterburn, inutile de s’entraîner plus longtemps, il faut s’entraîner plus intelligemment. L’idéal est de planifier des séances courtes (20 à 30 minutes) mais très intenses, en alternant des phases d’effort et de récupération active. Les mouvements polyarticulaires comme les burpees, les squats, les fentes, les tractions ou les pompes sont particulièrement recommandés, car ils sollicitent plusieurs muscles à la fois et augmentent la dépense énergétique globale.
L’afterburn est aussi une excellente raison d’intégrer la musculation à son programme. Contrairement aux idées reçues, la musculation ne sert pas uniquement à prendre du volume. Elle stimule fortement le métabolisme, particulièrement lorsqu’on travaille avec des charges lourdes et un tempo contrôlé. En bonus, elle permet de préserver la masse musculaire, ce qui est essentiel en période de déficit calorique.
Enfin, il est crucial de respecter des phases de récupération. Un entraînement trop fréquent ou mal planifié peut entraîner une fatigue chronique, une perte de motivation et limiter les bénéfices de l’afterburn. Deux à trois séances intenses par semaine suffisent à générer un impact durable, à condition d’être régulier et d’avoir une alimentation adaptée.
Conclusion
L’effet afterburn n’est ni un mythe ni une solution miracle. C’est un phénomène physiologique bien réel, qui peut être utilisé comme un levier dans un programme de perte de poids ou d’amélioration de la condition physique. S’il ne remplace pas une bonne alimentation ou un mode de vie sain, il représente un atout supplémentaire pour optimiser sa dépense énergétique.
En misant sur l’intensité, la variété des exercices et la régularité, chacun peut exploiter cet effet pour progresser plus efficacement. L’essentiel est de choisir un entraînement qui vous motive, vous fait transpirer, mais surtout, vous donne envie de recommencer.