Les chiens détecteurs de Covid-19 : une alternative fiable aux tests traditionnels ?
Une étude récente publiée dans PLOS ONE a révélé que les chiens peuvent détecter le Covid-19 grâce à leur odorat exceptionnel. Cette découverte ouvre la voie à une nouvelle méthode de détection rapide et non invasive. Les résultats montrent que ces chiens entraînés sont capables d’identifier le SARS-CoV-2 avec une précision comparable aux tests antigéniques. Mais comment fonctionne cette détection canine et quelles en sont les implications ?
1. Pourquoi utiliser des chiens pour détecter le Covid-19 ?
a. Un odorat exceptionnel
Les chiens possèdent environ 300 millions de récepteurs olfactifs, contre seulement 5 millions pour les humains. Leur capacité à analyser des odeurs complexes en fait d’excellents détecteurs naturels.
b. Expériences précédentes
Depuis plusieurs années, les chiens sont utilisés pour identifier certaines maladies comme le cancer, le diabète ou encore des infections bactériennes. Leur efficacité dans la détection précoce de maladies est bien documentée.
c. Une alternative rapide et non invasive
Contrairement aux tests PCR ou antigéniques, qui nécessitent un échantillon nasal ou salivaire, les chiens peuvent détecter la présence du virus en reniflant la sueur d’une personne. Cela pourrait être particulièrement utile dans les lieux publics et les zones où l’accès aux tests médicaux est limité.
2. Méthodologie de l’étude
a. Collecte des échantillons
Les chercheurs ont recueilli des échantillons de sueur auprès de 89 personnes infectées par le Covid-19 et de 289 individus non infectés.
b. Entraînement des chiens
Onze chiens spécialement formés ont été utilisés pour cette étude. Leur entraînement consistait à associer l’odeur du virus à une récompense afin de renforcer leur capacité de détection.
c. Conditions des tests
Les tests ont été effectués dans divers environnements pour reproduire des conditions réelles, comme des hôpitaux, des centres de dépistage et des aéroports.
3. Résultats et efficacité des chiens détecteurs
a. Taux de réussite
Les chiens ont atteint un taux de sensibilité compris entre 67 % et 87 %, avec une spécificité allant jusqu’à 92 %. Cela signifie qu’ils détectent correctement les cas positifs dans une grande majorité des cas.
b. Influence du seuil de cycle (Ct)
Les chiens ont détecté le virus avec plus de précision lorsque la charge virale était modérée :
- Plage optimale : Ct entre 18,49 et 29,17 (région N1 du génome viral).
- Moins efficace en dessous de Ct 16 (charge virale trop élevée) ou au-dessus de Ct 30 (charge virale trop faible).
4. Comparaison avec les tests traditionnels
a. Précision des résultats
Les chiens détecteurs affichent une précision comparable aux tests antigéniques rapides, tout en ayant l’avantage de fournir un résultat quasi immédiat.
b. Temps de détection
Alors qu’un test antigénique prend plusieurs minutes et un test PCR plusieurs heures, un chien peut identifier un cas positif en quelques secondes seulement.
c. Accessibilité et coûts
La formation des chiens demande du temps et un investissement initial, mais une fois entraînés, ils peuvent être déployés à grande échelle et utilisés à moindre coût.
5. Applications et perspectives d’avenir
a. Utilisation dans les lieux publics
Les chiens détecteurs pourraient être déployés dans les aéroports, les gares, les écoles ou les événements de grande envergure pour détecter rapidement les cas positifs et éviter les contaminations massives.
b. Détection d’autres maladies
Au-delà du Covid-19, ces méthodes pourraient être utilisées pour repérer d’autres virus ou maladies infectieuses, comme la grippe ou certaines infections respiratoires.
c. Standardisation et défis
Bien que prometteuse, cette approche nécessite une normalisation des protocoles d’entraînement et une validation à grande échelle avant d’être adoptée dans le monde entier.
Conclusion
Cette étude démontre que les chiens détecteurs peuvent être une alternative efficace et rapide aux tests classiques pour identifier le Covid-19. Leur précision est proche des tests antigéniques, tout en offrant une détection quasi instantanée et non invasive. À l’avenir, cette technologie pourrait révolutionner la surveillance sanitaire et être étendue à d’autres pathologies.