Manger du poisson rend-il les enfants plus gentils ?

Et si l’un des leviers pour encourager l’empathie, le partage et l’entraide chez les enfants se trouvait dans leur assiette ? C’est la piste étonnante qu’explore une étude menée par l’Université de Bristol, publiée en juin 2025 dans l’European Journal of Nutrition. Les chercheurs y établissent un lien entre la consommation de poisson et des comportements prosociaux renforcés chez les plus jeunes.

Le comportement prosocial, c’est quoi ?

Le comportement prosocial regroupe toutes les actions altruistes : aider, partager, coopérer, faire preuve d’empathie. Ces compétences sociales sont essentielles au bon développement affectif et relationnel des enfants. Et selon l’étude, elles sont plus présentes chez ceux qui mangent régulièrement du poisson.

Des résultats clairs et surprenants

Les chercheurs ont analysé les habitudes alimentaires de plus de 6 000 enfants britanniques. Résultat : ceux qui consommaient peu de poisson à 7 ans avaient significativement moins de comportements prosociaux à l’âge de 9 ans.

Aucune corrélation n’a été trouvée entre la consommation de poisson et le QI, ce qui suggère que ce lien est plus émotionnel que cognitif. Les enfants les moins consommateurs présentaient entre 35 et 43 % de probabilité en moins de manifester des comportements prosociaux selon les critères évalués.

Pourquoi le poisson aurait-il un tel effet ?

Le poisson, en particulier les espèces grasses comme le saumon ou le maquereau, est riche en nutriments essentiels :

  • Oméga-3 (DHA) : essentiels au développement du cerveau et à la régulation de l’humeur
  • Vitamine D : joue un rôle dans la santé mentale et le comportement
  • Sélénium et iode : impliqués dans le bon fonctionnement cognitif

Ces éléments pourraient contribuer à une meilleure gestion émotionnelle, à l’attention et à l’empathie chez les enfants.

Quels poissons privilégier pour les enfants ?

Les meilleurs choix sont les poissons riches en oméga-3 :

  • Saumon
  • Maquereau
  • Sardines

À éviter : les poissons panés industriels, pauvres en bons nutriments, et les espèces trop riches en mercure comme l’espadon. Pour rendre le poisson plus attrayant, on peut l’intégrer à des recettes ludiques comme :

  • Nuggets maison
  • Tacos de poisson
  • Rillettes au thon ou au saumon

Un équilibre à trouver

De nombreux enfants consomment peu de poisson, pour plusieurs raisons :

  • Goût peu apprécié
  • Craintes liées à la pollution marine
  • Coût ou manque d’habitude dans certaines familles

Pourtant, les recommandations officielles préconisent deux portions de poisson par semaine, dont une de poisson gras. On peut aussi se tourner vers des options durables (poissons labellisés) ou vers des sources végétales d’oméga-3 comme les graines de lin, les noix ou le chia.

Conclusion

Non, le poisson ne rend pas “gentil” comme par magie. Mais sa richesse nutritionnelle peut favoriser un développement socio-émotionnel harmonieux chez les enfants. Un petit changement dans l’assiette, pour un grand pas vers plus d’empathie et de coopération. Un bon poisson, ça nourrit aussi le cœur.