Pourquoi le changement climatique menace plus de 3 500 espèces animales

Le changement climatique n’est plus seulement un problème d’avenir. Il provoque déjà des extinctions massives à travers le monde. Une étude récente, publiée dans la revue BioScience, révèle que plus de 3 500 espèces animales sont aujourd’hui menacées directement par ses effets. Cette alerte scientifique met en lumière un phénomène encore largement sous-estimé.

Une étude à l’échelle planétaire

Menée par une équipe internationale de chercheurs, cette étude est la première à analyser à grande échelle les impacts concrets du climat sur les espèces animales. Plus de 70 000 espèces ont été examinées, couvrant 35 grandes classes d’animaux, des poissons aux mammifères en passant par les invertébrés marins. L’objectif était d’identifier les espèces les plus vulnérables face aux événements extrêmes : canicules, sécheresses, tempêtes ou incendies.

Les invertébrés marins, premières victimes

Parmi les espèces les plus touchées, on retrouve les coraux, les mollusques et les bryozoaires. Ces animaux ont une faible capacité de déplacement, ce qui les rend très sensibles aux hausses de température. En Méditerranée, près de 90 % des mollusques d’eau peu profonde ont disparu au cours des dernières décennies. En 2021, une vague de chaleur marine a tué milliards d’invertébrés au large du Canada. Ces pertes illustrent la fragilité des écosystèmes marins.

Des effets en cascade

Les extinctions ne touchent pas uniquement les espèces elles-mêmes. Elles perturbent aussi l’équilibre global des écosystèmes. Par exemple, la disparition de poissons a entraîné la mort de 4 millions de guillemots de Troïl entre 2015 et 2016. La fonte rapide de la banquise impacte le cabillaud du Pacifique. Moins de proies disponibles signifie moins de prédateurs. Ces réactions en chaîne fragilisent l’ensemble de la biodiversité.

Un risque largement sous-estimé

Selon les auteurs, moins de 6 % des espèces connues sont aujourd’hui correctement évaluées dans les bases de données sur la conservation. Les invertébrés, en particulier, sont souvent oubliés, alors qu’ils représentent une part immense de la biodiversité mondiale. Les scientifiques appellent donc à la création d’une base de données internationale dédiée aux mortalités liées au climat, afin de mieux anticiper et réagir.

Préserver la biodiversité : quelles solutions ?

Pour agir efficacement, il faut d’abord mieux connaître les espèces les plus à risque. Cela passe par un effort scientifique global et une meilleure coordination des observations. Mais il est aussi essentiel d’intégrer la biodiversité dans les stratégies climatiques : protéger les forêts, les zones humides, les récifs coralliens, c’est aussi préserver des puits de carbone naturels. Chaque action de préservation compte.

Conclusion

Cette étude nous rappelle que le changement climatique a déjà des conséquences visibles et mesurables sur la faune mondiale. Il ne s’agit plus seulement de prévenir, mais de réagir. Si nous voulons éviter une extinction massive, il est urgent de lier climat et biodiversité dans une même démarche de protection.