Pourquoi les chats vivent plus longtemps que les chiens ?

Quiconque a déjà partagé sa vie avec un chien et un chat a pu le constater : les chats vivent généralement plus longtemps. Alors que de nombreux chiens peinent à dépasser les 12 ans, il n’est pas rare qu’un chat atteigne 18 voire 20 ans. Mais jusqu’à récemment, ce constat empirique n’avait pas d’explication scientifique claire.

Une étude publiée en mai 2025 dans la revue Scientific Reports apporte enfin des éléments de réponse. En analysant les génomes de 46 espèces de mammifères, dont chiens et chats, les chercheurs ont identifié les facteurs clés qui influencent la longévité. Et non, ce n’est pas qu’une question de race ou de mode de vie.

Cerveau, immunité, longévité : un trio gagnant

Les chercheurs ont d’abord observé une corrélation entre la taille du cerveau et l’espérance de vie. Plus précisément, les espèces avec un cerveau relativement plus gros par rapport à leur taille corporelle vivent plus longtemps. Les chats remplissent ce critère, les chiens un peu moins selon les races.

Mais ce n’est pas tout. L’analyse génétique a révélé que les chats possèdent davantage de gènes liés au système immunitaire. Ces gènes permettent une meilleure défense contre les pathogènes, une régénération cellulaire plus efficace et donc un vieillissement plus lent.

Les chats, des champions de l’évolution

Ces résultats suggèrent que l’évolution a favorisé chez le chat une stratégie de survie axée sur la préservation. Plutôt que de croître vite ou de se reproduire en masse, les félins ont investi dans la résistance à long terme.

Ils disposent de mécanismes de réparation tissulaire et d’une réponse immunitaire plus sophistiquée. Cela leur confère une meilleure résilience face à certaines maladies et un rythme de vieillissement plus lent.

Des exceptions surprenantes

L’étude ne s’est pas arrêtée aux chiens et chats. Elle a aussi étudié des espèces comme le rat-taupe nu ou certaines chauves-souris. Malgré leur petite taille et leur cerveau modeste, elles vivent très longtemps.

Leur secret ? Une surabondance de gènes liés à l’immunité et au stress oxydatif. Cela montre que plusieurs chemins biologiques peuvent mener à une grande longévité, selon les stratégies de chaque espèce.

Des implications pour l’humain ?

En identifiant les gènes associés à la longévité, les chercheurs espèrent ouvrir la voie à des recherches biomédicales chez l’homme. Si certains mécanismes présents chez les chats ou les chauves-souris peuvent être répliqués ou stimulés, cela pourrait inspirer des thérapies anti-vieillissement ou de prévention des maladies chroniques.

La compréhension fine du lien entre génome, système immunitaire et vieillissement est un levier majeur pour la médecine du futur.

Conclusion : les chats, rois de la longévité génétique

Ce que l’on pensait être une simple curiosité – la longévité des chats – s’avère être le fruit d’une sélection naturelle efficace. Grâce à leur génétique avantageuse, ils vieillissent mieux que la plupart des chiens. La science confirme ce que l’on soupçonnait : les chats ont plus que jamais neuf vies… et peut-être même quelques secrets à transmettre à l’humanité.