Quel jour meurt-on le plus en France ?
L’année 2023 a enregistré 639 300 décès en France, soit une baisse de 35 900 par rapport à 2022. Mais au-delà du total annuel, une question étonnante intrigue : certains jours sont-ils plus meurtriers que d’autres ? C’est à cette question que l’Insee a tenté de répondre en analysant vingt années de données quotidiennes sur la mortalité.
Le 3 janvier, jour le plus fatal
Entre 2004 et 2023, le 3 janvier est le jour où l’on meurt le plus en France, avec près de 1 900 décès en moyenne, contre 1 600 pour un jour “normal”. Ce pic hivernal s’expliquerait par plusieurs facteurs : froid, retour des pathologies respiratoires, et surtout, un possible relâchement après les fêtes de fin d’année. Certains chercheurs évoquent même une forme d’attente psychologique : “tenir jusqu’après Noël”.
Le 15 août : jour le moins meurtrier
À l’inverse, le 15 août se révèle être le jour le plus “paisible” : environ 1 410 décès en moyenne. Moins de virus circulent en été, les hôpitaux tournent au ralenti, et les conditions climatiques sont plus favorables. L’été reste, globalement, une période de faible mortalité.
Les jours de la semaine ne se valent pas
Les dimanches et jours fériés enregistrent moins de décès. Cela pourrait être lié à une baisse des hospitalisations programmées, à un rythme de vie plus calme ou à des effets statistiques sur les déclarations de décès. À l’inverse, les lundis et les débuts de mois (en particulier janvier) voient souvent une remontée des chiffres.
Le syndrome de l’anniversaire
L’Insee note un phénomène intrigant : on meurt plus souvent le jour de son anniversaire, surtout chez les jeunes adultes. Ce “syndrome de l’anniversaire” a été documenté dans d’autres pays. Il pourrait résulter d’un mélange de facteurs émotionnels (stress, nostalgie) et de comportements à risque (sorties, excès).
Des saisons marquées
Sans surprise, l’hiver reste la saison la plus meurtrière, notamment en janvier et février. En cause : les épidémies virales, le froid, et la vulnérabilité accrue des personnes âgées. L’été, en revanche, enregistre une nette baisse des décès, malgré quelques pics de canicule.
Une tendance liée au vieillissement
Si le nombre de décès a baissé en 2023, la tendance longue reste à la hausse depuis 2019 (+4 %), en lien avec le vieillissement démographique. L’épidémie de Covid-19 avait accentué cette courbe en 2022, mais la tendance naturelle reprend son cours.
Conclusion
La mort n’arrive pas au hasard. Certains jours de l’année, de la semaine ou même du mois sont statistiquement plus meurtriers que d’autres. Le 3 janvier reste un triste pic, là où le 15 août apparaît presque comme une pause. Ces données offrent un éclairage précieux pour anticiper les besoins hospitaliers et mieux comprendre nos rythmes de vie… et de fin de vie.