Vos interactions avec les animaux déterminent votre empathie !
Chiens, chats, cochons d’Inde ou chevaux : les animaux de compagnie occupent une place croissante dans notre quotidien. Mais au-delà de leur simple présence affective, ces compagnons pourraient bien jouer un rôle clé dans le développement de notre empathie, dès l’enfance et jusque chez les adultes. Voici ce que montrent trois études récentes sur le sujet.
Empathie animale et humaine : un lien profond
Dans une étude publiée par Gómez-Leal et al. (2021), les chercheurs établissent une relation directe entre l’empathie envers les humains et celle envers les animaux. Autrement dit, plus une personne est sensible à la souffrance animale, plus elle l’est aussi à la détresse humaine. Ce lien serait d’autant plus fort chez les individus avec une intelligence émotionnelle développée.
Chez les enfants, les animaux favorisent les comportements prosociaux
L’étude menée par Wice et ses collègues en 2021 met en lumière une tendance claire : les enfants qui interagissent régulièrement et de manière bienveillante avec des animaux développent davantage de comportements prosociaux comme le partage, l’aide ou la coopération. L’exposition précoce à des animaux dans un contexte éducatif pourrait donc être un levier pour renforcer l’altruisme et l’empathie.
Cette dynamique repose en partie sur la capacité des enfants à s’identifier aux besoins de l’animal, à en prendre soin, et à développer un sentiment de responsabilité affective.
Chez les adultes, les animaux renforcent aussi l’empathie – surtout chez les hommes
Une étude australienne publiée en 2024 (Frampton & Oliva) révèle que les hommes propriétaires d’animaux affichent une empathie plus élevée envers les animaux que ceux qui n’en possèdent pas. Plus étonnant encore, cette empathie semble se généraliser à d’autres espèces et même à d’autres humains.
En comparaison, les agriculteurs – souvent confrontés à une forme de distanciation émotionnelle liée à la gestion utilitaire des animaux – montrent des niveaux d’empathie animale plus faibles. Ces résultats confortent l’idée que les animaux de compagnie peuvent jouer un rôle d’« ambassadeurs de l’empathie ».
Quels sont les facteurs qui influencent cette empathie ?
- Le genre : les femmes expriment généralement plus d’empathie animale que les hommes.
- L’âge : les enfants et les adolescents semblent plus réceptifs que les adultes.
- La possession d’un animal : elle renforce l’identification et le lien affectif.
Les chercheurs insistent toutefois sur les limites de ces études : la plupart sont basées sur des questionnaires déclaratifs, et des recherches à long terme restent nécessaires.
Conclusion
Les interactions positives avec les animaux, dès le plus jeune âge, semblent bien capables de renforcer notre capacité à ressentir de l’empathie – pour eux, mais aussi pour les autres humains. En les observant, en les soignant, en jouant avec eux, nous apprenons à reconnaître les émotions, les besoins, la vulnérabilité. Les animaux ne sont donc pas seulement des compagnons affectueux : ils pourraient aussi être de précieux alliés dans l’apprentissage de la bienveillance.